Une enquête archéologique à Ribemont sur Ancre pour se préparer au 150 ème anniversaire de la mort de Boucher de Perthes
Après l’enquête de police scientifique menée au Palais de l’Univers et des Sciences (PLUS) de Capelle La Grande, les élèves de seconde du lycée St Pierre qui suivent l’option Méthodes Pratiques Scientifiques (MPS) avec Mme COUBLE (professeur de sciences physiques et chimie) , M CAPET (professeur de mathématiques) et M Roussel ( professeur des Sciences de la Vie et de la Terre) se sont lancés dans une enquête archéologique.
Lors d’une séance de cours, ils ont d’abord découvert un abbevillois : Roger AGACHE, par l’intermédiaire d’un documentaire puisque celui-ci est mort le 17 septembre 2011.
Ce concitoyen était l’un des pionniers de l’archéologie aérienne.
Cette méthode consiste à prendre du recul à moyenne altitude, grâce à un avion de tourisme ou un ULM afin de saisir les éventuelles traces d’occupation humaine laissées par les générations précédentes.
Ces traces sont décelables par des modifications de niveaux, de couleur du sol ou de développement de culture.
Une des découvertes majeures de Roger AGACHE lors de l’hiver 1962 – 1963 est le site de Ribemont sur Ancre situé à une vingtaine de kilomètre au Nord – Est d’Amiens.
Depuis 1966, 40 années de fouilles, de traitement et d’études ont permis de révéler l’importance historique et la valeur scientifique du lieu exceptionnel pour la période gallo – romaine.
En 1992, le département a acquis un ancien corps de ferme à Ribemont sur Ancre pour abriter un centre de conservation et d’étude.
Dans ce centre, piloté par Alexandre GOLDYS de l’EPCC Somme Patrimoine basé à Samara (Etablissement Public de Coopération Culturelle), les élèves ont pu découvrir une autre facette de l’archéologie autre que le chantier de fouille, c’est-à-dire la gestion, le traitement et la restauration des objets archéologiques.
Certains de ses objets termineront peut-être dans un musée.
Après avoir découvert les différents espaces du centre d’étude et de recherche, les élèves étaient là pour participer à un atelier d’anthropologie.
Des moments d’émotions étaient au rendez vous lorsqu’on sort des boîtes le fémur d’un guerrier gaulois qui a subi une fracture, puis l’os s’est ensuite ressoudé avec décalage d’une dizaine de cm. Après un temps de convalescence, ce guerrier est reparti sur le champ de bataille où il a finalement péri…
On a pu observer les traces de décapitation « plus ou moins réussi » sur des vertèbres cervicales de guerriers gaulois.
Le but de l’atelier était de « faire parler » des ossements de vrais squelettes du 17 ème s iècle.
D’abord à la manière d’un puzzle, les élèves essayent de remettre dans l’ordre les ossements. Puis on détermine le sexe, l’âge et la taille de la personne (en appliquant une formule mathématique à partir d’une longueur mesuré sur un fémur entier).
En manipulant ses ossements, certains élèves se posaient des questions : « qu’il y a-t-il après la mort… »
Cette sortie a permis de prendre conscience que sous nos pieds, il y a les traces d’un passé. A nous de développer notre esprit et la curiosité pour le comprendre.
La sortie s’est terminée par l’évocation de l’anniversaire des 150 ans de la mort de Boucher de Perthes en 2018. Ce sera l’occasion de mener plusieurs manifestations dont un colloque international de chercheurs en préhistoire.
Cette nouvelle a surpris certains élèves que des chercheurs dans le monde puissent s’intéresser à Abbeville.
« La science n’a pas de patrie parce que le savoir est le patrimoine de l’humanité, le flambeau qui éclaire le monde » (citation de Louis Pasteur)